Le projet ISFERALDA vise à améliorer la qualité des sols en général en contexte aride et semi-aride en appliquant des amendements organiques à base de résidus agricoles locaux. L’analyse de la disponibilité des résidus agricoles, du coût et de l’influence des différents types d’amendements sur les propriétés du sol, telles que la rétention d’eau du sol, le taux de carbone organique dans les sols, la diversité microbienne du sol, déterminera l’amendement le plus pertinent qui pourra minimiser le risque d’échec avec perte de rendement. L’analyse des résultats permettra également d’identifier les pratiques susceptibles d’améliorer les conditions de vie des acteurs locaux et fournira une information fiable pour la conception de politiques publiques qui encourageront l’utilisation ou l’adoption de pratiques culturales innovantes et pertinentes dans le contexte des oasis en zones arides et semi-arides. De plus, un sol plus fertile, avec de meilleures propriétés de rétention d’eau et avec une meilleure vie microbienne sera mieux préparé au changement climatique et sera donc plus résilient à ce changement.
L’amélioration des propriétés de rétention d’eau des sols réduira l’apport en eau par irrigation, et donc le besoin en eau souterraine, indispensable dans ces régions arides et semi-arides. Suite à l’analyse des résultats préliminaires, près de la moitié des volumes d’eau irriguée pourraient être économisée, allégeant la pression sur les ressources en eau, essentielles dans ces régions. La diminution des besoins en eau d’irrigation atténuerait également certains problèmes environnementaux tels que la contamination et la salinisation des eaux souterraines.
Les amendements testés conduiront à une amélioration des propriétés du sol. Ils permettront d’améliorer la respiration hétérotrophe du sol et d’augmenter la capacité d’échange cationique du sol. En conséquence, l’amélioration de la fertilité du sol réduira les besoins d’application d’engrais chimiques. De plus, l’augmentation du taux de carbone organique dans les sols va permettre d’améliorer la vie microbienne et fongique du sol, et ainsi permettre au sol de mieux dégrader les polluants comme les pesticides, et à la plante d’être plus vigoureuse afin de se défendre contre les agressions.
Le projet ISFARALDA vise à améliorer la qualité des sols en général. Cela se traduira par une augmentation du rendement et donc une augmentation du revenu. Sur la base des résultats préliminaires obtenus en laboratoire, les rendements pourraient augmenter d’environ 25 %.
Dans le projet ISFARALDA, les agriculteurs seront impliqués pour intégrer leurs connaissances au processus d’innovation. Les résultats des expérimentations en laboratoire et sur le terrain doivent être présentés aux différents acteurs locaux lors de journées de diffusion des résultats à plusieurs reprises au cours du projet afin de connaître le ressenti des personnes proches de la réalité du terrain. L’avis des agriculteurs sera pris en compte pour réorienter le processus d’innovation si nécessaire et orienter les politiques publiques.
Des fiches de recommandations de conduite de cultures seront rédigées et aideront les agriculteurs à choisir les systèmes de culture les meilleurs et les plus pertinents avec ou sans amendements. Le système agricole pertinent dépendra des priorités de chaque agriculteur : amélioration de la fertilité du sol, utilisation de moins de volume d’eau d’irrigation.
Enfin, nous nous attendons à ce que les résultats de ce projet puissent servir d’exemple pour l’avenir des régions sahariennes, où un changement climatique important peut affecter de manière dramatique ces zones dans lesquelles l’agriculture est un secteur économique essentiel.