Objectif global : accroître la résilience des agroécosystèmes au changement climatique tout en assurant des revenus comparables ou supérieurs aux agriculteurs locaux
Dans les zones semi-arides et arides et notamment dans les oasis, les exploitations sont majoritairement de petits domaines, atteignant rarement quelques hectares. La gestion agricole de ces petites exploitations doit être intensive pour être rentable. Bien que traditionnellement intensive, elle est toujours restée une agriculture de subsistance, les intrants et la mécanisation sont faibles et le système de production est basé sur la main-d’œuvre manuelle. De plus, les écosystèmes de ces agrosystèmes sont affectés par de nombreux facteurs menaçant leur durabilité : absence d’eau de surface, salinisation des sols et des eaux souterraines, contamination des sols, baisse de la fertilité des sols, utilisation excessive des sols sans restitution ou rotation significative, et surtout le changement climatique qui peut accélérer les invasions de ravageurs/maladies et réduire la disponibilité en eau.
L’objectif principal du projet est d’augmenter la résilience des agroécosystèmes au changement climatique en améliorant les propriétés et la fertilité du sol avec des amendements organiques (AO). Les AO seront produits majoritairement à partir de déchets agricoles, et plus précisément à partir de résidus de palmier dattier. La culture du palmier dattier est très répandue dans la partie sud de la Méditerranée et génère beaucoup de déchets qui ne sont pas valorisés aujourd’hui. L’application de cet amendement permettra d’améliorer la fertilité et les propriétés du sol, telles que la rétention d’eau, d’une part, et assurera des revenus comparables ou supérieurs aux agriculteurs locaux, d’autre part.
Les objectifs spécifiques (OS) du projet ISFERALDA pour atteindre cet objectif principal sont les suivants :
• OS1 : sur la base d’entretiens avec les agriculteurs locaux, identifier les problèmes et les solutions que les agriculteurs adoptent pour les résoudre et pour améliorer la fertilité des sols ;
• OS2 : Réaliser un état de l’art des technologies récentes et ancestrales de traitement des déchets agricoles existantes, en se concentrant sur le recyclage des résidus de palmier dattier ;
• OS3 : développer un AO innovant pour les cultures les plus cultivées et les plus demandées en nutriments dans les oasis des régions arides et semi-arides de la Méditerranée en recyclant les résidus de palmier dattier, qui peuvent être considérés comme des déchets agricoles. Un AO basé sur cette abondante ressource locale représenterait donc une solution durable et largement adaptable à une grande partie de ces pays. Sa réalisation permettrait de créer des emplois locaux et de développer l’économie locale. De plus, son application améliorerait la qualité d’une grande partie des sols de ces régions.
• OS4 : optimiser la gestion des amendements organiques et minéraux dans le but de maximiser les rendements et minimiser les impacts environnementaux. L’augmentation des rendements résulterait d’une amélioration de la fertilité des sols et des propriétés agronomiques des sols. La diminution des impacts environnementaux serait due à la réduction de l’utilisation des engrais et de l’empreinte carbone par le recyclage des déchets agricoles.
• OS5 : accroître la compétitivité des produits agricoles méditerranéennes et les profits via la réduction des intrants externes (eau d’irrigation et engrais) et l’augmentation des rendements.
• OS6 : sur la base d’une étude coûts/bénéfices, diffuser les nouvelles connaissances aux principaux acteurs agricoles pour étendre les résultats de cette étude à une échelle plus globale à travers le bassin méditerranéen.